Une première expérience de platooning multimarque, consistant à déployer en conditions de circulation réelles un convoi coordonné de sept camions, s’est révélé être un succès. Une étape clef vers la conduite connectée et autonome.
Plusieurs constructeurs de poids lourds européens, dont Iveco, ont pris part à cette expérimentation « platooning » : sept camions, préparés par les constructeurs participants, ont ainsi roulé ensemble, en circulation réelles le 23 septembre 2021 en Espagne, près de Barcelone.
Le projet, baptisé Ensemble et cofinancé par l’Union européenne, a nécessité près de quatre ans de recherche et développement, pour « démontrer que le transport en platooning pourrait jouer un rôle clé dans la réalisation d’un transport durable et ouvrir la voie au transport en peloton multimarque et à la conduite autonome améliorant l’économie de carburant, les émissions de CO2, la sécurité routière et la fluidité du trafic », a résumé le constructeur Iveco dans un communiqué.
Deux fonctions
Le projet a affiné deux principales fonctions au platooning de camions :
- le platooning en tant que « fonction support » (PSF), qui avec une technologie éprouvée, est capable de traiter tous les cas d’usage rencontrés dans le trafic actuel
- le platooning en tant que fonction autonome (PAF), étape intermédiaire vers un camion entièrement autonome, qui, à l’heure actuelle, a été théorisée sans être expérimentée sur le terrain.
« Dans les deux cas, la connectivité V2V (Vehicle 2 Vehicle ou véhicule à véhicule) entre les camions agit comme un catalyseur contribuant à l’automatisation des véhicules suivants », précise le communiqué. « Au moins 15 % de tous les camions du volume de trafic actuel pourraient potentiellement bénéficier de cette fonctionnalité ».
Limites
Cependant, Valerio Liga, chef de projet Advanced Engineering CCAM chez Iveco, a estime que « le plein potentiel du platooning ne pourra être atteint que lorsque le conducteur humain dans les camions suiveurs n’est plus requis (ou lorsque leurs heures de service peuvent être prolongées) et que la technologie soit davantage développée pour permettre des distances plus courtes entre camions ». Ce qui implique de travailler encore sur l’aérodynamie, la consommation de carburant et la capacité d’emport.