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Baromètre des risques : les supply chains sont à reconfigurer

, par Sylvain Chanourdie

Pénuries, inflation, enjeux climatiques, crises géopolitique et sanitaire… la répétition et la diversité des aléas observés depuis trois ans semblent voués à devenir la norme. Le quatrième Baromètre des risques supply chain du cabinet Kyu Associés en dresse la cartographie et suggère des parades.

« Les supply chain d’aujourd’hui ne sont pas adaptées à la répétitivité des crises. En outre, la prévisibilité de la demande des consommateurs est remise en cause. Dans ce monde turbulent, incertain, les directions supply chain doivent faire face à un double défi d’agilité et de durabilité  » prévient Laurent Giordani, associé fondateur du cabinet Kyu. C’est le modèle même de la globalisation et des supply chains mondialisées que le quatrième Baromètre des risques supply chain remet en cause. Cette étude du cabinet de conseil Kyu Associé, réalisée en collaboration avec les Arts et Métiers, France Supply Chain et l’Amrae (association du management des risques et des assurances de l’entreprise), auprès d’une centaine d’entreprises détaille le top 10 des risques pour 2023 évoqués par ses répondants (responsables de la supply chain, des achats et des risques) et les solutions mises en place.

Sous capacité en premier lieu

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® Kyu Associés

La principale menace évoquée ? Les fournisseurs sont sous-capacitaires et ne disposent pas des capacités industrielles pour répondre à la demande. Une préoccupation qui reste en tête du baromètre depuis la crise Covid. Le sujet touche autant les matières premières (notamment pour les semi-conducteurs qui pénalisent tous les secteurs de l’industrie) que la main-d’œuvre avec la forte difficulté de recrutement. Et cela risque de durer : « les plans d’investissement menés en Europe et aux Etats-Unis n’auront pas d’effet avant plusieurs années » prévoit Thibaud Moulin, associé de Kyu. Pour y remédier, les entreprises doivent miser sur l’identification des compétences mais aussi la création de passerelles entre différents métiers et certifications, ainsi que de la formation.
La deuxième préoccupation des entreprises interrogées est évidemment la hausse des coûts de matières premières, de l’énergie et des salaires qui alimente l’inflation. Avec la question de faire absorber les coûts supplémentaires et du risque accru de défaillance des entreprises en 2023. Les filières industrielles les plus énergivores (métallurgie, chimie, agroalimentaire…) sont touchées de plein fouet.

Surstocks

Le troisième risque sur le podium concerne les cyber-attaques, principalement sur les petites entreprises, considérées comme maillons faibles. Les donneurs d’ordres se sentant ciblés et disposant de plus de moyens ont déjà investi dans les technologies et la formation.
Le quatrième grand risque est lié cette année à la guerre en Ukraine et les risques d’une crise géopolitique entre la Chine et les Etats-Unis au sujet de Taïwan. « Une crise en mer de Chine aurait un impact plus important au niveau mondial que le conflit en Ukraine. Taiwan produit 65 % des semiconducteurs dans le monde. Dans ce cadre, les entreprises réfléchissent à pratiquer le friendshoring, une sélection de ses partenaires sur des critère géopolitiques » explique Thibaud Moulin.
Le risque logistique, en cinquième position, tient en particulier à la pénurie de main d’œuvre, notamment de chauffeurs dans le TRM européen. Il manquerait 2,6 millions de chauffeurs dans le monde selon l’IRU. Des goulots d’étranglement persistent également dans le maritime malgré le reflux observé depuis fin 2022.
La volatilité de la demande est perçu le sixième risque pour les supply chains : les entreprises n’arrivent pas à avoir des prévisions fiables pour alimenter la planification de la production et des approvisionnements. Résultat, fin 2022, le niveau de stock moyen a atteint un plus haut historique de 90 Mds€ selon Kyu, contre 20 à 40 Mds€ avant la crise. Face à une demande en baisse, les risques de surstock sont prégnants.

Vers plus de résilience

Parmi les parades évoquées, les entreprises cherchent à améliorer leur résilience, notamment en cartographiant plus précisément leurs fournisseurs, afin de prévoir les évènements et e planifier plus précisément notamment grâce à l’intelligence artificielle. Elles améliorent aussi leur agilité en développant le multi-sourcing, soit des zones d’approvisionnement souvent plus proches des marchés pour ne plus dépendre de l’Asie et de la Chine entre autres. La durabilité des supply chains fait aussi partie de ce programme de résilience.


Voir en ligne : 4ème édition du Baromètre des Risques Supply Chain

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